jeudi 6 mars 2008

Le fin fond des souvenirs

Chateaubriand disait quelque chose comme les souvenirs sont comme des ruines que l'on éclaire par le flambeau de notre mémoire.
L'autre jour j'errai du moins je faisais des courses à Saint-Quentin-en-Yvelines. Je passai devant mon ancienne université. Tout à coup arriva dans mes narines l'odeur du cannabis. Je vis apparaître devant moi mon ami Vincent. Nous allâmes dans ce parking de l'université, nous asseoir sur un banc, et parler de sa lubie, l'Afrique, il voulait sauver l'Afrique. Nous nous étions retrouvés sur ce terrain, moi je voyais en l'Afrique, un monde d'exotisme, un monde meilleur, sans capitalisme. Je lui avait cité Amphaté Ba " Un ancien qui meurt en Afrique,c'est une bibliothèque en Afrique". Pendant de long moment nous devisions sur l'Afrique, il amenait parfois son petit chocolat fourrait au cannabis pour le fumer.
Pauvre Vincent, nous étions en première année de fac, et il avait déjà 22 ans, il avait redoublé trois fois déjà, il avait vécu de lourd drame dans la vie, son père était décédé, il vivait avec sa mère avec laquelle il ne s'entendait pas.
Bref en faisant mes courses et sentant ce parfum, je suis retourné à ce parking, il n'existait plus, à la place une grande bibliothèque universitaire se tenait, immense et prétentieuse. De celle-ci sortaient quelques étudiants qu'elle avait ingurgité. Je me dis que nos conversations pleines de sagesse et de passions avait fait germé une petite graine d'où était sortie cette bibliothèque.
A mon époque, la BU se trouvait dans la gare, il fallait traverser la gare, de long tunnel pour arriver dans cette fabuleuse BU, les couloirs donnant l'accès à ce lieu de savoir, sentaient l'urine et le kebab. Mais nous y passions du temps, lisant, draguant, regardant les feux des voitures dans la nuit.
Mais tout cela a disparu, toutes ces traces du passé sont partis, je suis comme un homme préhistorique réapparassant à notre époque cherchant vainement sa forêt et ne voyant plus que des immeubles.