lundi 24 mars 2008

Le repos ???

J'avais craqué en effet, on m'avait envoyé dans une maison de profs usés, fatigués comme on dit, dans la lointaine région parisienne.
Pour en arriver là, j'avais giflé un élève, il m'avait traité de "con". Mais avant d'en arriver là, il me semblait que cela faisait longtemps que j'étais au bout du rouleau, finalement je remerciais presque l'élève de m'avoir donné une excuse pour partir. Suite à cette gifle, les parents du gamin n'ont rien dit, mais mon principal l'a su et m'a conseillé gentiment de partir me reposer. Je l'ai donc écouté, et je me suis retrouvé dans une maison de repos.
C'est joli, un parc, un chateau, des infirmiers pour nous aider. Mais les premières semaines sont difficiles et longues. Les patients n'ont droit à aucun contact avec l'extérieur, aucun loisir qui ne soit contrôlé par l'équipe médical. Moi les premiers jours je passais mon temps allongé à regarder le plafond. Celui-ci avait des petits sillons, des petits motifs, et moi j'imaginais des personnages bougeant sur ce plafond, des empires se faire et se défaire....
Après quelques semaines j'ai réussi à obtenir mon ours en peluche, mais je regrettais un peu de l'avoir fait venir, il devait se sentir seul ici mon ours dans ce décor blanc et terne, lui qui est si entouré, de cette joie, il devait souffrir. C'était ma dernière peluche, toutes les autres étaient parties, elles avaient eu des enfants peut-être, mais mon ours était resté seul.
Pour en revenir à cette maison de prof fatigué, on l'avait bâtie sur le modéle inverse de l'école, on pensait que puisque notre boulot était devenu un enfer, nous faire vivre l'opposé, serait un paradis pour nous.
En fait je ne souffrais pas de violence, d'insulte ( à part à la fin et encore c'est moi qui l'ai provoqué) mais une usure, ce bruit permanent,ces questions à la gomme d'élève... ne pas être écouté,les consignes mal appliquées, cela nous usait. Cette pression, on voulait finir des choses pour aider les élèves, on voulait tirer les élèves vers un idéal, et eux, les élèves passaient leur temps à tirer dans l'autre sens, à ralentir, perdre du temps, ne pas obéir. je me sentais comme un élastique et là j'avais craqué.
Si l'école était le lieu du bruit, de la non-écoute, d'un emploi du temps très fixé, dans la maison de repos c'était le contraire, le calme, on nous écoutait et l'emploi du temps était libre.
Le soir on pouvait voir un film, il fallait faire un vote, mais par manque de chance je me suis retrouvé avec des adhérents du modem et on devait voir des programmes différents et on s'y retrouvait plus, donc à la fin j'allais me coucher.
Autre activité les séances de groupes, le thérapeutes nous prenait par groupe de huit, chacun racontait ses malheurs aux autres, on analysait mais sans donner de solution, car donner une solution c'était détruire la pensée de construction des autres....
Je me rappelle du pauvre Alain, professeur de physiques-chimie qui se plaignait que ses élèves ne l'écoutaient jamais et d'autres trucs mais je me rappelle plus trop car je discutais avec mon voisin après quelques minutes.
Le lundi, mercredi et vendredi avaient lieu les fameuses séances individuelles avec un psycologue, il faut que je vous raconte ça.

mardi 11 mars 2008

Du temps libre

J'avais eu en effet beaucoup de temps libre, je ne vous l'avez pas dit? cela m'avait permis de repenser à tous ces événements à Mathilda, Laetitia....
Je suis professeur, cela donne du temps libre, mais surtout j'ai arrété de travailler, un événement facheux me direz vous?
Oui et non,je ne dormais plus, mes yeux étaient cernés. Je prenais de la vervaine, du lexomil, des anti-depresseurs, mais je ne dormais plus. J'avais le stress de l'ennui, je m'ennuyais au travail, et je ne dormais plus en pensant déja à l'ennui que j'éprouverais le lendemain.

vendredi 7 mars 2008

Aussi loin

Tout avait changé, tout le monde était parti, d'autres boutiques avaient fait leur apparition, j'étais perdu. Le magasin carrefour avait croît de façon exponentielle, il envahissait le paysage. Je ne retrouvais plus rien, le temps, l'espace avaient changé. Seule survivante, la statue représentant la fécondité, un homme et une femme enceinte assis sur un cheval, cette statue de cuivre avait légèrement verdi. Je me rappelle de cette statue, marchant vers la gare, à coté de cette jeune fille, nous avions rien à dire et moi disant
" jolie cette statue" elle ne répondant rien, elle faisait partie du paysage, elle était banale, d'ailleurs avait été elle merveilleuse un jour, remarquable?
Elle m'a dit qu'elle avait eu un enfant depuis, elle était devenue mère de famille respectable, elle vivait toujours dans la même ville. Finalement, il n'y avait plus que la statue et moi qui n'avions pas eu d'enfant, pourtant cela fait bien dix ans qu'elle est enceinte, comme si l'entrée dans un nouveau monde, nous faisait peur. J'exagère, je la trouvais mignonne à l'époque, avec ses cheveux courts ébouriffés, je me souviens avoir dit à mon bon copain de fac "on dirait un oiseau tombé du nid"
J'avais fait des pieds et des mains pour la séduire. J'avais cherché dans quelle filière de fac elle était inscrite, son emploi du temps pour faire croire que je la croisais par erreur. Cette étudiante travaillait dans le restaurant universitaire pour gagner un peu de sous, comme on dit. Je crois que c'est là-bas que j'avais eu le coup de foudre en la voyant nettoyer les plateaux et passer son coup de balais, je me dis "elle ferait une bonne épouse..."
Ensuite, je ne sais pas si j'ai vraiment d'écrire la suite, certains pensent que d'écrire leur histoire la rendra plus belle, moi je pense que parfois c'est quand on doit l'écrire que l'on s'aperçoit qu'elle est bien ordinaire, voire médiocre... pourtant je l'ai aimé Mathilda.
En fait notre premier contact avait été avant, avant la rentrée universitaire, je regardais les feuilles où l'on avait inscrit les différents sports que l'on pratiquait ici, et les emplois du temps. Tout ceci se trouvait sur une porte d'un grand bâtiment. Tout à coup apparut une jolie brune, pas très grande, aux cheveux courts, au traits fins, pleine grâce et de nonchalance, un peu comme une chatte. Elle regarda aussi les inscriptions, puis essaya d'ouvrir la porte de la fac, elle ne put pas, c'était fermé à clé. Je lui dis alors "c'est dur de rentrer à la fac".
Je ne sais pourquoi je lui dis ça, peut-être me trouvant drôle, elle ne dit rien. Plus tard je la revis et pus faire sa connaissance.

jeudi 6 mars 2008

Le fin fond des souvenirs

Chateaubriand disait quelque chose comme les souvenirs sont comme des ruines que l'on éclaire par le flambeau de notre mémoire.
L'autre jour j'errai du moins je faisais des courses à Saint-Quentin-en-Yvelines. Je passai devant mon ancienne université. Tout à coup arriva dans mes narines l'odeur du cannabis. Je vis apparaître devant moi mon ami Vincent. Nous allâmes dans ce parking de l'université, nous asseoir sur un banc, et parler de sa lubie, l'Afrique, il voulait sauver l'Afrique. Nous nous étions retrouvés sur ce terrain, moi je voyais en l'Afrique, un monde d'exotisme, un monde meilleur, sans capitalisme. Je lui avait cité Amphaté Ba " Un ancien qui meurt en Afrique,c'est une bibliothèque en Afrique". Pendant de long moment nous devisions sur l'Afrique, il amenait parfois son petit chocolat fourrait au cannabis pour le fumer.
Pauvre Vincent, nous étions en première année de fac, et il avait déjà 22 ans, il avait redoublé trois fois déjà, il avait vécu de lourd drame dans la vie, son père était décédé, il vivait avec sa mère avec laquelle il ne s'entendait pas.
Bref en faisant mes courses et sentant ce parfum, je suis retourné à ce parking, il n'existait plus, à la place une grande bibliothèque universitaire se tenait, immense et prétentieuse. De celle-ci sortaient quelques étudiants qu'elle avait ingurgité. Je me dis que nos conversations pleines de sagesse et de passions avait fait germé une petite graine d'où était sortie cette bibliothèque.
A mon époque, la BU se trouvait dans la gare, il fallait traverser la gare, de long tunnel pour arriver dans cette fabuleuse BU, les couloirs donnant l'accès à ce lieu de savoir, sentaient l'urine et le kebab. Mais nous y passions du temps, lisant, draguant, regardant les feux des voitures dans la nuit.
Mais tout cela a disparu, toutes ces traces du passé sont partis, je suis comme un homme préhistorique réapparassant à notre époque cherchant vainement sa forêt et ne voyant plus que des immeubles.